Mongolie, un dimanche matin. Dans la cité minière d’Erdenet, la tempête de neige fait rage. Dehors, la température est descendue à -30 °C. Pourtant, ils sont quelques dizaines à avoir affronté le froid pour se rendre à la messe. Ils viennent nourrir leur coeur en assistant à la célébration de l’eucharistie. Ils font partie de la toute nouvelle paroisse mongole créée.
Lorsqu’à la chute du communisme (1992), le pays s’est rouvert au monde extérieur, il n’y avait plus aucun catholique. Ce n’est qu’après le rétablissement des relations avec le Saint-Siège que les trois premiers prêtres de la Congrégation du Coeur immaculé de Marie ont été envoyés dans la capitale du « Pays du ciel bleu », Oulan-Bator.
Les débuts ont été difficiles. Tout était à faire. Les trois prêtres ont pratiqué leur ministère d’abord depuis des hôtels puis dans des appartements loués, célébrant l’Eucharistie et se soutenant mutuellement dans la foi.
Dans un pays où l’économie a pendant des décennies été totalement étatisée, l’ouverture au capitalisme dans les années 1990 a provoqué une explosion des inégalités. C’est pourquoi les prêtres se sont investis dans des projets d’aide sociale et éducative.
L’église de Mongolie a vingt-sept ans cette année. Beaucoup de chemin a été réalisé depuis sa fondation.
La Mongolie compte actuellement une vingtaine de prêtres et une cinquantaine de religieuses, originaires de vingt et un pays différents et appartenant à douze congrégations et instituts missionnaires. L’Église dans sa diversité se mobilise pour apporter le Christ à ce pays.
Erdenet la plus jeune paroisse de Mongolie
À plus de trois cents kilomètres au nord de la capitale, la cité d’Erdenet s’élève au milieu d’un paysage de steppe et de colline. Les immeubles de type soviétique rappellent aux habitants que leur ville est née lorsque l’URSS est venue exploiter les richesses de sa terre. De nos jours, la mine de cuivre reste encore le principal employeur de la région.
C’est dans cet univers que la paroisse de la Divine Miséricorde a été admise légalement et établie canoniquement en juin 2016.
Avec ses 90 000 habitants, Erdenet est la deuxième ville du pays. Elle vient d’accueillir la huitième paroisse catholique officiellement reconnue par le Vatican. L’abbé Bernard, de la Congrégation du Coeur immaculé de Marie, en est le curé.
Tout a commencé en 2002, lorsque la congrégation y a ouvert une école pour accueillir les enfants des familles pauvres. Le prédécesseur de l’abbé Bernard faisait le trajet une fois par mois depuis Oulan-Bator pour leur rendre visite et dire la messe pour les trois catholiques que comptait alors Erdenet.
L’abbé Bernard voit sa communauté qui grandi progressivement. Les trois fidèles ont commencé à amener des amis et des parents. Puis, à partir de 2015, la communauté s’est réunie chaque dimanche, et de là est née l’idée de demander la reconnaissance institutionnelle.
En quelques années, le nombre de personnes assistant à la messe est passé de trois à soixante. L’an passé, neuf baptêmes ont été célébrés.
Pourtant, cette petite assemblée rencontre des difficultés. Le catholicisme, en tant que religion nouvelle en Mongolie, est souvent perçu comme une menace étrangère pour la culture et les traditions mongoles. Il n’est pas rare que des paroissiens soient discriminés ou moqués pour leur appartenance à la foi chrétienne.
En plus de ces tracasseries, la paroisse ne dispose pas d’un lieu de culte digne de ce nom. Les sacrements sont actuellement célébrés dans un ancien local commercial loué par la paroisse.
C’est pourquoi l’abbé Bernard souhaite bâtir une église pour la paroisse de la Divine Miséricorde. Mais une telle entreprise nécessite de nombreux fonds que les paroissiens sont dans l’incapacité de fournir en totalité.
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Ce projet est la première pierre d’un soutien que Caridad souhaite apporter sur la durée à l’Église catholique de Mongolie.