Madagascar est un pays où 3 habitants sur 4 vivent sous le seuil de pauvreté. Le revenu journalier y est de 1,68€ par tête. La survie est le maître-mot. Heureusement, une initiative portée par des soeurs permet aux plus entreprenants de générer une activité économique grâce à des microcrédits.
Dans la ville de Fianarantsoa, à 400 km au sud de la capitale Antananarivo, les habitants ne dérogent pas à la règle.
En effet, ils vivent pour la très grande majorité de petits boulots précaires. Lorsque des crises frappent le pays, ils sont les premiers à se retrouver à la rue. Sans chômage ni aides sociales, ils n’ont plus les moyens de subvenir aux besoins essentiels de leurs familles.
Pour sortir du cercle vicieux de la misère, le travail est la solution. Mais comment se lancer quand on n’a pas d’argent ?
Deux communautés religieuses ont trouvé dans le microcrédit une solution efficace pour aider les plus pauvres à sortir de la misère. En effet, pour créer une entreprise et démarrer son activité, il est indispensable d’avancer de l’argent. Pour cela, le crédit se révèle souvent nécessaire. Mais, lorsqu’on est en situation de précarité, il est quasiment impossible d’obtenir un prêt. C’est là qu’interviennent les soeurs cisterciennes de Campénéac et les petites soeurs de l’Assomption qui disposent chacunes d’un monastère sur la commune de Fianarantsoa.
Répondant à l’appel du pape François, venu en 2019 sur l’île, pour une meilleure répartition des revenus, les religieuses ont fait du microcrédit une arme efficace pour aider les plus pauvres à concrétiser leurs projets. Ceux-ci doivent leur permettre de gagner leur vie, de subvenir à leurs besoins et de retrouver leur dignité par le travail. Les petits prêts sont consentis sans taux d’intérêt. De ce fait, il est plus facile pour les bénéficiaires de rembourser leur dette que s’ils étaient allés voir une banque.
C’est le cas de Marie-Adeline. Cette jeune femme, originaire d’un village en banlieue de Fianarantsoa, élève seule son fils. Elle a soigné sa soeur lorsque celle-ci est tombée malade et s’occupe de ses deux nièces depuis sa mort. Mais après les obsèques, elle s’est retrouvée sans ressources car elle avait cessé son travail. Sans argent, elle ne pouvait pas se lancer dans une nouvelle activité.
Arsène, lui, est cultivateur. Avec les conditions météorologiques exécrables de ces derniers mois, il a perdu toutes ses récoltes. Il n’a plus aucune semence en réserve. Sans elles, il ne peut plus replanter ses cultures, nourrir sa famille et commercer. Malheureusement, il n’a pas les ressources suffisantes pour s’en acheter de nouvelles.
Les microcrédits accordés par les soeurs portent leurs fruits !
Arsène et Marie-Adeline ont tous les deux bénéficié des prêts solidaires.
Arsène a pu emprunter 50 000 ariarys, la monnaie locale, et acheter des semences de chou.
Marie-Adeline, elle, a pu ouvrir une petite épicerie dans son village grâce aux 200 000 ariarys que les soeurs lui ont prêté. Peut-être que les choux d’Arsène trouveront un jour leur place sur les étals de sa boutique ?
Comme Arsène et Marie-Adeline, ils sont des milliers à être bloqués par le manque de moyens financier.
Les religieuses croulent sous les demandes. La pauvreté est endémique et les besoins sont immenses dans la ville et ses alentours qui comptent plus de 200 000 habitants.
Or, les religieuses n’ont pas les moyens financiers pour aider autant de personnes. C’est pourquoi, Caridad a décidé de s’engager auprès des soeurs pour permettre aux Malgaches de sortir de la misère par le travail.
A titre d’exemple, un don de 45 €, soit 15,30 € après déduction fiscale, permet aux soeurs d’attribuer un microcrédit d’une valeurs de 200 000 ariarys, somme qui a permis à Marie-Adeline de sortir de la pauvreté.