Le témoignage de Paul Bablot, à la rencontre des communautés chrétiennes


Paul Bablot a terminé le 15 décembre 2017 un périple de plus d’un an pour relier la Thaïlande à la France en vélo, à la rencontre des communautés chrétiennes.

Il témoigne aujourd’hui pour Caridad qui l’a soutenu dans sa grande aventure.


 

Rencontre de Caridad et Paul

18 517 km en 387 jours à travers l’Asie et l’Europe afin de rencontrer les communautés chrétiennes oubliées. Initialement j’avais envisagé de réaliser ce périple en seulement 8 mois et 15 000 km, bien mal m’en a pris ! Le temps est trop précieux pour être galvaudé, et il est nécessaire de s’arrêter parfois bien plus longtemps qu’imaginé afin de comprendre avec précision la vie des locaux.

Une année, un peu plus même. Une année pour arpenter notre terre, rallier l’Extrême-Orient au vieux continent à la vitesse lente et mesurée d’une bicyclette. Rentrer à la maison, mais pas seulement. Sortir de moi-même et de mon confort certes relatif durant une année en Thaïlande en volontariat pour les Missions Etrangères de Paris auprès des Karens, mais faire un pas supplémentaire vers le dépouillement et l’abandon à la providence de la route.

 

Paul fait des conférences partout en France pour témoigner de son expérience, comme le lui a demandé le Pape François

Visiter au prix d’un lent effort, ces communautés chrétiennes à la Foi vivement chevillée au corps, dans les montagnes reculées de Chine, les steppes de la haute Asie, les plaines brûlées par le soleil d’Orient, le relief cassant des Balkans, et nos villages aux églises multi séculaires de Bourgogne. Se rendre compte de l’unité magnifique de l’Eglise dans ses différences de rites et cultures, avec ce lien commun qu’est la Foi en Notre Seigneur. A chaque fois un accueil digne de celui du fils prodigue m’a été réservé, comme si ma venue était attendue alors que systématiquement, à l’improvisade je quémandais un endroit où dormir. Occasion rare qu’ont ces frères dans la Foi de témoigner de leur histoire, de ce qui les fait tenir malgré souvent des difficultés bien réelles liées à leur situation de chrétiens. J’écoute, je bois leurs paroles dans des langues plus ou moins évidentes à comprendre pour moi.

Au milieu de l’Iran, à Urmia, j’ai eu la grande chance de pouvoir découvrir des églises encore bien vivantes contrairement à ce qui est rapporté ici et là. Une halte sur la route non prévue, qui s’avère être une magnifique rencontre. Les Arméniens y sont ici encore nombreux, mais déclinant, l’administration iranienne s’efforçant de rendre la vie difficile à ces fidèles. Beaucoup de jeunes émigrent mais une part importante résiste et reste sur cette terre qui est leur depuis des siècles. Les monastères et églises parsèment la région, phares de chrétienté au détour des chemins.

Rencontre avec le Pape François à Rome le 21 novembre 2017

A Jérusalem j’y ai déposé les intentions de tous ces chrétiens qui n’y mettront jamais les pieds. Messager de ces frères, prier pour eux au Saint Sépulcre, en leur nom. L’émotion en passant les lourdes portes de la Basilique était vive, 13 000 km à pédaler pour y arriver ça n’est pas rien ! Rencontrant le Saint Père à Rome, c’était de même toutes ces petites Eglises qu’il recevait, et encourageait à continuer de vivre leur Foi humblement là où elles étaient placées.

 

Paul Bablot

 

>> Retrouvez son arrivée à Paris et sa première interview audio.

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