Fragilisé par une crise bancaire en 2019, frappée par le Covid et l’explosion du port de Beyrouth en 2020, le pays du cèdre connait aujourd’hui la pire crise financière au monde depuis le milieu du XIXe siècle. L’hyperinflation des prix mêlée à une pénurie des céréales laisse craindre une crise alimentaire sans précédant. Caridad se mobilise pour répondre à cette urgence alimentaire au Liban.
En 2022, la crise économique que traverse le Liban étouffe petit à petit l’ensemble de la population. Ce ne sont plus seulement les catégories sociales les plus défavorisées qui sont touchées. Les classes moyennes, elles aussi, s’appauvrissent à toute vitesse à cause d’une inflation incroyable.
« L’État est en faillite, tout comme la Banque du Liban », voilà l’annonce faite le 4 avril dernier par le vice-premier
ministre Saadé Chami.
Au mois de mars, Youssef, un professeur de mathématiques dans une école de Tripoli, expliquait à une délégation de Caridad présente dans le pays qu’avec la dévaluation de la livre libanaise, son salaire est passé de l’équivalent de 1100 € à110 €.
Les ménages dépensent jusqu’à cinq fois le salaire minimum libanais, qui est descendu à 23 €, pour assurer leurs besoins alimentaires. De nombreux témoignages sont unanimes : beaucoup préfèrent démissionner de leur emploi car un plein d’essence pour aller travailler a un coût supérieur au salaire gagné. Malheureusement, le pire est à venir.
D’après les observateurs, l’urgence alimentaire au Liban est proche.
Alors que 80 % des Libanais vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté selon l’ONU, l’accès à l’alimentation devient un problème majeur sur tout le territoire. Une pénurie de nourriture est même annoncée dans les mois à venir par les syndicats de la grande distribution libanaise. Voilà l’une des conséquences du conflit en Ukraine.
À la suite de la guerre en Syrie, grenier du Proche et Moyen-Orient, le Liban a été contraint d’importer 90 % de ses céréales d’Ukraine et de Russie. Or, avec la guerre, les importations ont cessé et le Liban ne dispose de réserves de blé que pour un mois.
Durant sa présence au Liban, l’équipe de Caridad a rencontré des acteurs de terrain qui effectuent un travail remarquable pour aider leur prochain : l’abbé Hani et sa soupe populaire dans un des quartiers les plus durement frappés par l’explosion du port de Beyrouth, ou encore ce groupe de femmes qui livrent des sacs de nourritures aux familles des campagnes.
Avec votre soutien, Caridad pourra répondre à l’urgence humanitaire.
La première aide apportée par Caridad permet de réaliser des distributions alimentaires, en lien avec les Carmes.
Actuellement, plus de 400 familles de Kobayat et des villages alentour en bénéficient chaque semaine. Des lentilles, du sucre, du sel, des haricots, voici quelques-uns des produits contenus dans ces colis qui coûtent 60 € chacun.
La seconde aide répond à une vision sur le long terme. Le père Raymond Abdo, provincial des Caridad a insisté sur le fait qu’il est très important de redévelopper des petites unités de production agricole pour que les communautés redeviennent autosuffisantes pour les produits de première nécessité.
C’est pourquoi, il y a quelques mois, le père Abdo a créé, avec un paroissien, une exploitation laitière près de Tripoli. Aujourd’hui composée de deux vaches, elle permet déjà de redistribuer gratuitement du lait à des centaines de personnes. Avec le soutien de Caridad, l’achat de nouvelles génisses décuplera le nombre de bénéficiaires. L’objectif est d’atteindre un cheptel de quarante vaches dans les mois à venir.
Plus de 1000 litres de lait seront ainsi collectés chaque jour et redistribués à des milliers de personnes.
L’action de Caridad répond à l’urgence alimentaire au Liban. Si vous souhaitez participer à cette belle oeuvre, vous pouvez effectuer un don ci-dessous ou envoyer un chèque à l’ordre de Caridad à notre adresse (3 avenue de la Gare – 35600 Redon). Par exemple, un don de 60€ permet de financer un colis alimentaire qui fournit de la nourriture pour une semaine à une famille.