A l’occasion des deux ans de la guerre en Ukraine, le responsable des projets de Caridad est parti en mission à Odessa et Kherson. Du 9 au 25 février 2024, il a rencontré les victimes du conflit pour identifier leurs besoins futurs.
9 février 2024 – Après un long périple passant par la Pologne puis par la Moldavie, Irénée de Poulpiquet rejoint Odessa en bus. L’anxiété monte petit à petit en raison d’une alerte aérienne sérieuse sur Odessa. L’autocar arrive un peu avant minuit, heure du couvre-feu. Le responsable des projets de Caridad est accueilli par la secrétaire de l’évêque d’Odessa. Les salutations sont brèves et la tension palpable : « Monte vite ! Le couvre-feu va commencer« .
Une tension palpable
Le lendemain matin, Irénée de Poulpiquet part pour Kherson, à 30 kilomètres du front. Une équipe de médecins profite du véhicule pour faire la route avec la petite délégation. Sur la route, les mêmes images défilent. Les villages traversés sont une succession de ruines de maisons, d’écoles, d’entrepôts, et d’églises. Le relief des champs a été modifié par les impacts d’obus. Les nombreux panneaux rouges à tête de mort blanche rompent avec la monochromie des champs. Ils préviennent, hélas, que la terre est minée. Il faut dire que la région a été une zone de guerre. Occupée par l’armée russe dès les premiers jours de la guerre, Kherson a été libérée en novembre 2022 à la suite de la contre-offensive ukrainienne.
Le véhicule s’arrête dans un petit village de la campagne de Kherson. L’équipe médicale s’installe dans un cabinet éphémère, un petit container, mis en place par une association. Pendant ce temps, la population assiste à la messe devant l’église complètement bombardée, tandis que résonnent en fond des bruits d’explosions.
« C‘était notre église paroissiale ! Elle datait du 19ème siècle. Pendant l’époque soviétique, c’était un grenier a blé. Nous l’avons rénovée en 1995 et nous devions fêter ces 200 ans en 2025″. déclare Héléna.
À la fin de la messe, quelques dames souhaitent montrer leurs maisons. La tristesse se lit sur leurs visages. Une maison est complètement détruite tandis que l’autre est en cours de rénovation grâce à l’aide de la Caritas ukrainienne.
Cependant, beaucoup se posent la question suivante : est-ce que cela vaut la peine de reconstruire si les Russes reviennent ? Il est alors temps de reprendre la route en direction d’un village voisin où les médecins ambulants sont également attendus. Pour s’y rendre, il faut traverser des champs minés, nettoyés partiellement par les agriculteurs du coin. À l’entrée ce nouveau village, le constat est sans appel : il est encore plus dévasté. « C’était un village magnifique avant la guerre » déplore la maire.
Distributions alimentaires
De retour à Kherson quelques jours plus tard, Irénée de Poulpiquet aide à décharger un camion transportant plus de 500 colis alimentaires financés par Caridad. Ces colis sont ensuite répartis dans différentes voitures pour être distribués. L’aide alimentaire est toujours très attendu. Il n’y a plus aucun supermarché ouvert à Kherson. Les colis bénéficient notamment aux membres du personnel médical qui a décidé de rester dans la localité.
La dernière livraison de la journée se fait dans un quartier résidentiel où les détonations se font plus fréquentes. De nombreux habitants attendent dans le sous-sol de leur immeuble. À chaque distribution, les bénéficiaires sont listés afin que les colis ne bénéficient pas toujours aux mêmes familles.
Deux ans de guerre en Ukraine
Depuis deux ans maintenant la guerre fait rage en Ukraine. Les habitants font preuve de solidarité en se soutenant mutuellement et en affrontant les défis quotidiens provoqués par la guerre, dans une lutte collective pour leur survie.
Chaque jour, Kherson est bombardée. Le lendemain du départ d’Irénée de Poulpiquet, la porte de l’église où il était logé a été soufflée par un obus tombé sur le parvis.
Les habitants du diocèse d’Odessa-Simferopol, en particulier ceux de Kherson, ont besoin de votre aide pour continuer à vivre :
- Un don de 20 € permet de confectionner un colis alimentaire.
- Un don de 75 € permet de fournir des vêtements chauds à une famille entière .
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Caridad se mobilise pour soutenir la population l’Ukraine.
La première année de la guerre, Caridad a acheminé plusieurs convois humanitaires, comprenant des médicament, de la nourriture, des fournitures de première nécessité, ainsi que du matériel tel que des groupes électrogènes.
Depuis, l’association continue de financer les denrées pour les colis alimentaires.
Depuis le début de la guerre, Caridad a acheminé deux convois humanitaires apportant plus d’une tonne de marchandises, a financé plus de quatre mille colis alimentaires à Oujhorod et plus de cinq cents colis à Kherson, et apporte un soutien financier à des orphelinats catholiques.