Ukraine : un convoi de Noël qui prend de l’ampleur

Convoi de Noël de Caridad en Ukraine

Pour la troisième édition de son convoi de Noël, Caridad est allée visiter trois orphelinats en Ukraine. L’occasion également pour trois nouveaux volontaires d’intégrer l’équipe.

« Elle a été construite en cas de bombardement russe ». Sœur Magdalena explique à l’équipe de Caridad pourquoi l’église Sainte-Anne de Khmelnitskyi dispose d’une crypte aussi grande. Malgré les tensions internationales autour des possibilités d’une attaque de l’Ukraine par son puissant voisin, l’association a tenu à maintenir son traditionnel convoi. Pour la troisième année consécutive, des Français sont donc allés partager la joie de Noël avec des orphelins. Avec une nouveauté non négligeable : la visite de deux nouveaux orphelinats catholiques appartenant à la même communauté religieuse.

Des difficultés surmontées

Comme chaque année, le départ a été précédé par l’achat de multiples cadeaux, de produits d’hygiène, de vêtements, de la parapharmacie… Des matelas sont également prévus. Mais il faut attendre l’arrivée du camion pour les y entreposer juste avant de partir. Las, la société de location, après maintes péripéties, finit par prévenir qu’il lui est impossible de livrer à temps son véhicule. Le coup est rude ! Mais la détermination de l’équipe reste indéfectible. « Organiser une opération telle que le convoi de Noël entraîne toujours des imprévus. Le tout est de savoir s’adapter » résume avec philosophie Irénée de Poulpiquet. Heureusement, une telle éventualité avait été prévue. Le binôme qui devait se rendre en Ukraine par la route se retrouve donc lui aussi à prendre l’avion.

Une joie renouvelée pour ce convoi de Noël

Après ces péripéties, tout le monde se retrouve finalement le 28 décembre au soir à l’hôtel pour une nuit de sommeil bien mérité après plusieurs heures de vols et de conduites éreintantes. Le lendemain, l’équipe est accueillie avec joie par l’ensemble des orphelins. « C’est mon troisième convoi et il est beau de suivre l’évolution des jeunes année après année. On peut remarquer qu’ils gagnent en maturité » explique l’abbé Nicolas Esnault.

Pour les trois nouveaux volontaires, l’intégration se fait rapidement, en particulier par le jeu. Il faut alors peu de temps pour voir les premiers sourires éclairer les visages. L’un des premiers divertissements mis en place est la « tomate ». Un jeu de ballon appris durant le tout premier convoi de Noël de Caridad en Ukraine.

Alors que la maison se remplit de bruits joyeux et enthousiastes, Irénée de Poulpiquet s’isole dans une pièce avec sœur Regina, la responsable de l’orphelinat, et Oleg, un ami de la communauté qui fait office de traducteur. « À chacune de nos venues, nous faisons le point avec les religieuses sur les aides que nous avons apportées et sur les projets futurs. Ces réunions sont primordiales pour bien comprendre les besoins et les attentes du terrain » commente le délégué en charge des projets. Suite à cet entretien, ils se rendent dans un magasin spécialisé pour acheter les matelas. Grâce à la différence entre l’euro et la monnaie ukrainienne ils peuvent acquérir des matelas de très bonne qualité.

Le convoi de Noël est l’occasion de célébrer le Christ

Après le déjeuner, la journée se poursuit avec un temps fort : la messe. Tout au long de la mission, les saints mystères sont célébrés par le père Nicolas Esnault. Chaque jour, l’eucharistie est ainsi l’occasion de rendre grâce mais également de prier pour tous les jeunes visités lors de ce convoi. C’est aussi l’opportunité de fêter l’universalité de l’Église tout en mettant le Christ au centre de cette rencontre. Après ce temps spirituel, les plus grands de la maison accompagnent les volontaires dans une visite du centre-ville de Jytomyr. L’abbé profite de l’occasion pour inviter le groupe à partager une boisson chaude dans un des cafés les plus emblématiques de la ville. Ainsi se termine la première journée de mission.

Le lendemain, la matinée du 30 décembre est consacrée à la confection des paquets cadeaux dans leurs chambres d’hôtel, à l’abri des regards curieux des enfants. Ce n’est alors qu’un ballet de papier et de skotch dont les volontaires sont les principaux acteurs. Les enfants et les sœurs ne sont eux aussi pas avares de gestes d’amitié.

La Belle et la Bête

Les volontaires ont pu le constater dans l’après-midi lorsqu’ils ont été invités avec tous les jeunes à voir une comédie musicale au théâtre de la ville. C’est donc dans ce vestige de l’architecture soviétique qu’ils assistent à une belle représentation, en ukrainien, du conte de La Belle et la Bête. Heureusement ils connaissaient l’histoire…

En plus d’être le dernier jour de l’année 2021, le 31 décembre est également l’ultime journée de l’équipe dans la Maison de Marie de Jytomyr. Malgré tout, l’ambiance est dès plus joyeuse. Les karaokés, danses et autres montages de lego de la matinée sont l’occasion de nouveaux fous rires. L’après-midi, elle, se passe en extérieur avec une partie de foot et la visite de l’école de Boris, l’un des jeunes. Le soir, la distribution des présents tant attendus a enfin lieu. Les uns après les autres, les enfants reçoivent un cadeau personnalisé. Il est difficile de décrire la joie qui gagne les orphelins. Eux qui ont eu des parcours de vie cabossés et qui, encore aujourd’hui, ont des problèmes physiques ou psychologiques, il est beau de voir qu’ils arrivent malgré tout à s’émerveiller.

À l’heure du dîner, c’est aux volontaires d’être éblouis par le repas de fête qui a été préparé. C’est donc rassasiés qu’ils quittent l’orphelinat et font leurs adieux aux enfants. Alors que 2022 vient de commencer, la prochaine étape de leur périple est Kiev, la capitale, où ils vont à la rencontre des membres d’un deuxième orphelinat. Grâce aux bonnes relations de Caridad avec les soeurs de Jytomyr, celles-ci ont confié à l’association que d’autres établissements tenus par leur communauté avaient besoin d’aide.

L’an passé, l’équipe avait déjà fait une halte de quelques heures dans celui que les volontaires s’apprêtent à visiter. Cette fois-ci, ils y restent une journée et demie. À leur arrivée, l’un des garçons accourt vers l’équipe. Il montre son œil. En effet, lors du dernier passage de Caridad, le même œil était barré par un pansement. Cette rapide venue de l’an dernier semble l’avoir marqué, à tel point qu’il se souvient de ce petit détail.

Poursuite du convoi de Noël en Ukraine

Alors qu’il s’agit de la dernière soirée sur le sol ukrainien pour les nouveaux volontaires, Clement, Elyne et Fanette, il est décidé d’effecteur la distribution des cadeaux le soir même pour qu’ils puissent y participer avant de prendre leur avion de retour le lendemain pour la rentrée universitaire. Après avoir dit au revoir aux trois bénévoles, Irénée de Poulpiquet et le père Nicolas Esnault se rendent à l’orphelinat pour passer la journée avec les jeunes. Entre la messe, le déjeuner et une visite d’un village de Noël de la capitale, ils ont également eu le temps de les initier, malgré le froid, à la pétanque. Mais alors que leur présence touche à sa fin, tout le monde se quittent au son des crépitements des petits bâtons d’artifice ! Le passage de Caridad était attendu et le départ des volontaires rend tristes les enfants et les religieuses.

Ultime étape 

Le 3 janvier, la dernière partie du convoi de Noël de Caridad en Ukraine commence. Direction Khmelnitskyi située à plus de 300 km à l’ouest de la capitale. Plus cette dernière s’éloigne, plus les infrastructures se dégradent. Ils arrivent dans l’Ukraine profonde. Accueillis à la bougie par les jeunes du dernier orphelinat, ils y trouvent une ambiance bien différente des deux premiers. Ici, les enfants sont en majorité des adolescents. Mais, surtout, beaucoup d’entre eux jouent d’un instrument.

Les interprétations de chansons ukrainiennes accompagnées au piano, au violon et à la guitare se succèdent. Caridad n’est pas en reste, Irénée de Poulpiquet se prêtant à une démonstration de ses talents de violoniste amateur. Il est beau de voir que le chant et la musique font partie intégrante de la vie de la maison. Durant ce court séjour d’une journée, une visite de la ville est organisée et notamment de cette église avec sa crypte surdimensionnée qui est prévue comme abri anti-bombe au cas où… Puis vient l’heure de distribuer les derniers cadeaux. Sœur Magdalena avait spécialement demandé d’acheter des chaussures. Après les avoir données, les jeunes les ont immédiatement portées. Mais l’heure du retour a définitivement sonné.

Cette édition 2022 du convoi de Noël de Caridad en Ukraine restera dans les annales par son ampleur, à la fois pour le nombre d’orphelinats visités mais aussi pour le nombre de volontaires présents. Une nouvelle étape cruciale dans la croissance de l’association. 

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