Aidez un prêtre dans sa mission au Gabon

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Retrouvez la lettre incroyable de l’abbé Téqui et traversez l’estuaire du Gabon en pirogue

Madame, Monsieur,

Je vous écris pour vous demander votre aide : en ce début d’année, j’ai besoin de pouvoir franchir en bateau l’estuaire du Gabon, au sud de Libreville, pour aller à la rencontre d’une population sans prêtres, sans sacrements et sans offices. C’est auprès de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants que je suis appelé à servir avec mes frères missionnaires.

Après un premier séjour au Gabon, il y a un peu moins de dix ans, me voici établi dans l’archevêché de Libreville avec une mission exaltante que j’aimerais vous présenter. Notre paroisse Notre-Dame-de-Lourdes s’étend désormais bien au-delà de la capitale, notre Archevêque nous ayant confié il y a un an, l’apostolat du Komo-Océan, un département de la région de l’Estuaire, couvrant quelque 550 000 hectares. Laissez-moi vous brosser le tableau.

C’est un pays magnifique qui se dévoile à moi chaque jour davantage, à la faveur de mes visites dans les villages. Chaque jour m’apporte la découverte de nouveaux paysages, emblématiques de cette région équatoriale si éloignée de mes origines : alternance de forêts et de savanes, rivières, mangroves et littoraux. Un vaste espace, maigrement sillonné de pistes, pour la plupart peu praticables.

Nous vivons sur le terrain avec une population vieillissante. Bien des jeunes sont partis vers des zones plus habitables et plus prospères. Seuls restent ceux qui sont attachés à cette vie, dans une trentaine de villages accessibles uniquement en pirogue.

Comme dans tout apostolat, notre travail consiste à remettre le Bon Dieu sur son trône et les hommes à leur place.

Vous le savez, lorsque Dieu est chassé de notre quotidien, les liens de charité qui devraient unir les hommes sont remplacés par des rapports de force. J’ai pu l’observer dans la mission qui m’est confiée. Vous vous en doutez, on ne peut compter dans le département sur aucun commerce ni sur aucun médecin. Tous les dispensaires sont vides, alors que le climat est rude. C’est un sort que nous partageons avec les communautés locales.

Nous aurions bien besoin de l’assistance d’infirmiers pour faire face à l’hostilité de la nature qui nous entoure : pythons, buffles, panthères et éléphants peuvent être dangereux lors d’une rencontre fortuite, mais ce sont surtout les infections et les petites bêtes comme les moustiques et les mouches tsé-tsé qui sont le plus à craindre.

Nous savons tous que la malaria est la parasitose la plus répandue et qu’elle tue un enfant chaque minute dans le monde, notamment en Afrique noire. C’est donc bien un souci pour nous dans notre vie quotidienne au Komo-Océan.

La mission de Libreville nous prenant de plus en plus de temps, nous ne pouvons encore résider de manière pérenne en Komo-Océan. Toutefois, nous nous efforçons d’y aller au moins un week-end sur deux et d’y demeurer une dizaine de jours toutes les six semaines, pour visiter le plus de villages possible, et porter la Bonne Nouvelle aux populations.

Découvrez comment, grâce à vous, l’Évangile peut arriver dans le Komo-Océan.

Catéchisme, bénédictions, sacrements et célébration de la sainte Messe rythment notre quotidien, mais aussi travaux divers et variés, afin de pouvoir nous établir durablement dès que possible.

C’est maintenant que vous allez pouvoir nous aider. Au-delà de votre soutien spirituel qui est premier, nous avons besoin de votre accompagnement, de votre assistance financière. Laissez-moi vous en dire un peu plus encore.

En prévision de nos séjours, nous avons installé une base arrière à Metek-Mavi, un village dont l’emplacement nous permet d’accéder au mieux à l’ensemble du département. La concession que nous occupons est à présent débroussaillée et entretenue. Notre vieille case en planches et terre battue est à peu près salubre, même si elle est dépourvue d’installation électrique.

Les séjours que nous faisons nécessitent des moyens de transport adaptés au lieu. Sobres, pour être au plus près de la population, robustes et sûrs pour sillonner pistes et rivières. Je me suis déjà procuré une voiture que je suis en train de réparer de mes mains, une modeste Lada Niva.

Aujourd’hui, je viens vers vous pour que vous m’aidiez à restaurer le bateau dont nous avons besoin pour traverser l’estuaire du Gabon et desservir les villages des rivières.

Nous avons un vieux bateau en état très moyen, cadeau d’un généreux bienfaiteur, mais il nous reste de nombreux travaux avant de le mettre à l’eau ! Coque à rénover, bois et pare-brise à remplacer, moteur bloqué et électricité à refaire, instrumentation à mettre en place… Vous comprenez l’ampleur du travail qu’il nous faut accomplir. Par économie, je fais la majeure part des tâches moi-même.

Votre don est indispensable à cet égard, car sans cet outil de navigation, nous ne pourrons visiter que trois villages sur trente, et l’évangélisation tardera à arriver dans les localités reculées du Komo-Océan.

Je compte donc sur votre générosité et votre soutien pour nous accompagner dans notre tâche vitale de missionnaires au Gabon. Donnez-nous les moyens de franchir l’estuaire du Gabon !

Ne laissons pas le Bon Dieu sur la rive, permettons-lui ensemble de traverser l’estuaire pour visiter les Cœurs ! Avançons en eau profonde !

Chanoine Marc Téqui
PAROISSE NOTRE – DAME DE LOURDES
LIBREVILLE – GABON