Depuis fin 2016, l’horreur se déchaîne dans le nord-ouest du Cameroun, dans la région anglophone proche de la frontière nigériane.
En effet, des groupes séparatistes souhaitent l’indépendance et mènent une guerre d’embuscades et d’enlèvements tandis que de l’autre l’armée régulière multiplie les opérations de représailles. Aujourd’hui, le chaos est installé et des bandes criminelles en profitent également pour piller et tuer.
Vous le savez, durant les conflits, les civils sont toujours les premières victimes car ils sont pris entre deux feux.
À ce jour, selon l’ONU, plus d’un demi-million de Camerounais des régions du Nord ont dû fui les combats. Vous rendez-vous compte de l’ampleur de ces déplacements ?
Des mères avec leur enfant dans les bras, des hommes hagards, torturés par la peur et la faim sont jetés sur les chemins de l’exil et du désespoir du fait de la violence aveugle qui se déchaîne sur leurs terres. Où trouveront-ils refuge ?
Le monastère Saint-Benoît de Babeté est situé à plus de cent cinquante kilomètres de la zone de conflit. C’est là que de nombreuses familles camerounaises trouvent un abri. Vous imaginez bien dans quel état ils sont arrivés après plusieurs journées harassantes de marche.
La communauté bénédictine de Babeté a ouvert largement ses portes aux réfugiés.
Mais cela n’est pas sans conséquence pour la vie de ces religieuses.
La vingtaine de moniales de Babeté s’est très vite retrouvée dépassée par l’afflux de personnes fuyant les combats. Il a d’abord fallu répondre à l’urgence : offrir des vêtements, soigner les blessés, nourrir les affamés…
Pour certains, le monastère Saint-Benoît s’est révélé n’être qu’une étape. Après avoir repris des forces, ils sont repartis vers d’autres villes et villages de la partie francophone du Cameroun pour y rejoindre un proche. Déjà plus d’une centaine de familles sont passées chez les soeurs.
Aujourd’hui, une trentaine d’entre elles, ne sachant pas où aller, résident toujours à Babeté. Elles logent dans des cases en terre battue construites dans l’urgence au plus fort de l’exode. Ce qui ne devait être qu’une solution provisoire dure maintenant depuis deux ans. Vous l’avez compris, ces gens vivent dans une précarité effrayante sans savoir quand est ce qu’ils rentreront chez eux.
Nous devons faire le maximum pour soutenir les familles fuyant la violence et qui traversent une période difficile. Ensemble, établissons une chaîne de solidarité afin de venir en aide aux courageuses bénédictines qui les accueillent.
- Il faut des fonds pour financer la scolarité des enfants des déplacés ;
- Il faut des fonds pour se fournir en médicaments et soins de première nécessité ;
- Il faut des fonds pour mettre en place des cours de français pour les déplacés anglophones.
Mais pour tout cela, les moniales de Babeté ont besoin de vous. Elles ne reçoivent aucune aide de la part du gouvernement camerounais. Seuls les villageois de la commune se sont montrés solidaires. C’est pourquoi notre soutien sera plus que le bienvenu.
Croyez-moi : dans leur mission auprès des réfugiés, les religieuses de Babeté seront chaudement réconfortées de savoir qu’elles sont soutenues par-delà les frontières. Bien plus que vous ne pouvez l’imaginer.
Elles comptent sur nous !