« Les femmes ont tout à fait le droit de jouer un rôle actif dans tous les secteurs de la vie publique, et leur droit doit être affirmé et défendu. »
Pape Benoît XVI
Cette parole forte a été adressée par le pape émérite à des mouvements catholiques pour la promotion de la femme lors d’un voyage au Cameroun et en Angola, en 2009.
Si dans nos pays occidentaux une telle déclaration semble aller de soi, cela est loin d’être le cas en Afrique, et ce même douze ans après cette déclaration. À travers ses différentes missions dans l’Ouest africain, l’équipe de Caridad a pu constater les conditions difficiles dans lesquelles les femmes sont encore trop régulièrement tenues.
Souvent reléguées aux tâches domestiques, elles n’ont malheureusement que très peu souvent la possibilité de donner leur avis sur la conduite de la société.
Parfois victime de violences, souvent réduite au statut de monnaie d’échange à travers le mariage forcé, la femme
africaine est loin de jouir d’une véritable dignité.
Le Bénin, que Caridad connaît bien pour y avoir mené à bien plusieurs projets, n’échappe pas à cet état de fait. Les rares avancées législatives des dernières décennies peinent à faire changer la réalité du quotidien des femmes.
Confinées dans des travaux domestiques, les femmes sont trop souvent écartées des secteurs porteurs de la production nationale et des lieux de décisions. Si vous ajoutez au poids de certaines traditions anachroniques la pauvreté et l’analphabétisme, vous obtiendrez un cocktail détonnant de facteurs freinant le développement d’une juste dignité de la femme béninoise.
À Djougou, la troisième plus grande agglomération du Bénin, trois moniales de la communauté Notre-Dame des Apôtres consacrent leur énergie aux femmes de la ville. Dans cette cité où l’islam est la religion majoritaire, ces dernières sont encore plus marginalisées qu’ailleurs dans le pays.
Tournées avant tout vers les plus démunies, les soeurs ont, en partenariat avec Caridad, un objectif bien précis : former les femmes pour leur offrir les moyens d’endosser davantage de responsabilités.
Seules 51 % des jeunes Béninoises terminent le cycle primaire, un taux qui chute à 19 % dans les milieux ruraux pauvres, selon l’UNESCO. Des milliers de futures femmes sont ainsi privées des compétences, des connaissances et des perspectives d’emploi qui leur permettraient de construire un avenir prospère pour elles et leurs familles, et donc de contribuer au développement économique de leur pays.
Pour remédier à ce problème, à Djougou et dans les villages voisins, les soeurs de Notre-Dame des Apôtres multiplient les actions. Si elles aident toutes les femmes, les veuves, celles abandonnées par leurs maris ou encore les plus pauvres font évidemment l’objet d’une plus grande sollicitude de la part des religieuses.
Soeur Lucia, la supérieure, a contacté Caridad pour l’aider à réaliser un projet audacieux : la construction d’un centre social pour femmes.
Le centre comprendra à la fois un bureau d’écoute pour les femmes en détresse, ainsi qu’un espace consacré aux formations professionnelles. L’une des originalités de cet établissement tiendra en un lieu de restauration ouvert à tous et tenu par les stagiaires du centre. Ainsi, en plus de cours théoriques portant sur la gestion d’une petite entreprise, sur les bases d’une bonne nutrition ou encore sur l’hygiène, les jeunes femmes effectueront également des travaux pratiques leur procurant une source de revenus bienvenus pour leurs familles.
Donner conscience et les moyens aux femmes qu’elles peuvent changer les choses par elles-mêmes, voilà l’objectif.