La malnutrition est un phénomène qui persiste tant au plan national que mondial. Malgré les diverses actions menées par le Bénin pour lutter contre ce fléau, les indicateurs de performance montrent que la sécurité alimentaire n’est pas encore garantie. La communauté du monastère Notre-Dame-de l’Ecoute a donc décidé d’intervenir pour lutter contre ce fléau au Bénin.
Une lettre de mère Nathalie, prieure du monastère Notre-Dame de l’Ecoute, au Bénin.
Chère Madame, cher Monsieur,
Je me permets de vous écrire par le biais de l’association Caridad parce que j’ai vraiment besoin de votre soutien. Laissez-moi vous expliquer, en quelques mots.
Je suis la prieure du monastère Notre-Dame- de-l’Écoute, une communauté de sœurs bénédictines installée au Bénin. Nous sommes une fondation, créée en 2005, de l’abbaye Notre-Dame- de-Fidélité, de Jouques, dans les Bouches-du- Rhône.
Pour que notre jeune communauté puisse se développer tout en s’intégrant dans le paysage local, nous nous sommes fixées depuis 2012 un objectif :
Tendre à l’autonomie financière tout en contribuant à enrayer le fléau de la malnutrition, très présent dans notre région.
Pour parvenir à cette double fin, nous avons choisi de développer, en plus de nos nombreuses tâches – accueil, fabrication d’hosties, élevage, culture, reboisement… –, une activité supplémentaire : la confection de farine naturellement riche.
Composée de maïs, de mil, de riz et de soja, cette préparation permet de confectionner une bouillie énergétique, aliment de base de la population locale.
Notre farine convient parfaitement aux enfants les plus touchés par la malnutrition.
Au Bénin, 43 % de la population était touchée par la malnutrition en 2015. J’en observe moi-même chaque jour les ravages. L’Unicef dénombrait à cette même période 80 % d’enfants anémiés.
Nous avons observé un jour, au sein d‘un dispensaire voisin de notre monastère, que les enfants souffrant d’une grave malnutrition éprouvaient de grandes difficultés à déglutir. Or il s’est trouvé que, par sa finesse, notre farine a pu être avalée.
Cette expérience nous a poussées à renforcer notre vigilance sur la qualité de notre production. C’est dans cet esprit que nous faisons aujourd’hui appel à Caridad et à votre générosité.
Savez-vous qu’une bonne torréfaction des grains donne une bonne qualité à la farine ?
Actuellement, nous utilisons pour la torréfaction des grains un foyer amélioré fabriqué en terre pétrie. Cette solution se révèle néanmoins de plus en plus difficile et coûteuse : consommation démesurée de bois, fumées nocives, résultats aléatoires…
Aujourd’hui, il est urgent que nous modifiions notre méthode de travail au stade de la torréfaction.
La fabrication et la commercialisation de la farine par les religieuses sont réellement bénéfiques pour la population locale :
- Les sœurs contribuent à faire vivre les petits producteurs céréaliers locaux ;
- Elles participent à l’alimentation des plus pauvres et tout particulièrement des enfants souffrant de malnutrition.
Ne serait-ce que pour ces deux raisons, il est indispensable que les religieuses puissent poursuivre leur activité de meunerie en résolvant leur problème au stade de la torréfaction.
Vous l’avez compris, dans notre région notre communauté participe à la lutte contre la malnutrition.Notre action porte déjà du fruit, ce qui nous encourage à poursuivre.
Nous rencontrons néanmoins depuis quelques temps un réel problème dans la fabrication de notre farine enrichie, au stade de la torréfaction des grains.
La solution est simple mais nécessite un effort financier que nous ne sommes pas en mesure de fournir seules.
Nous devons acquérir auprès d’une entreprise française un torréfacteur fonctionnant au gaz. Cet appareil présente plusieurs intérêts :
– Le gaz ne pollue pas et les personnes qui feront fonctionner l’appareil pourront travailler devant sans être incommodées ni par une fumée de bois nocive dans la durée, ni par la chaleur excessive que dégage le feu de bois
– Les grains seront grillés de manière plus rapide et régulière, ce qui améliorera la qualité de notre produit final
– Le torréfacteur pourra fonctionner toute l’année, sans être soumis aux aléas climatiques et notamment à la saison des pluies
Nous participerons à la lutte nationale contre la déforestation et ferons de sérieuses économies en n’ayant plus à acheter du bois.
Pour payer les 4 800 € nécessaires à l’achat et à la livraison du torréfacteur, nous avons besoin du soutien de Caridad, de votre soutien.
En plein cœur du Carême, sachez que la communauté du monastère Notre-Dame- de-l’Écoute compte sur votre générosité ! Merci pour votre attention et pour votre aide.
À très bientôt,
Sœur Nathalie
Prieure du monastère Notre-Dame- de-l’Écoute
L’achat du torréfacteur à gaz devient extrêmement urgent. Parmi les clients habituels du monastère, un orphelinat, des pharmacies, un hôpital, une école et des magasins d’alimentation comptent tout spécialement sur notre travail.