En République Démocratique du Congo, beaucoup d’enfants se retrouvent à la rue prématurément. Pourquoi ? Certaines personnes peu scrupuleuses les accusent de tous les maux liés à leurs familles. A Boma, le père Mbadu s’occupe d’un foyer construit par le diocèse pour les sortir de cette misère.
Chaque année, de nombreux enfants sont victimes des superstitions et accusés injustement de tous les maux. Ces allégations surviennent en général à la suite d’un événement malheureux qui s’est produit dans la famille : maladie, échec, mort d’un proche. Parfois, il suffit qu’un bébé naisse avec une malformation pour que les parents pensent qu’il va attirer le mauvais sort. On en fait alors un bouc émissaire : ils sont appelés les enfants-sorciers.
En se retrouvant à la rue, les enfants-sorciers deviennent rapidement des cibles idéales pour les trafiquants ou les milices armées. Et s’ils échappent à ces dangers, leur avenir reste incertain, car en étant chassés de leurs foyers, leur scolarité s’arrête subitement.
« Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait ».
Cette parole du Christ, le père Émery-Pamphile Mbadu, a choisi de la mettre en pratique auprès des enfants-sorciers de Boma.
Pour venir en aide à toutes ces victimes de la chasse aux sorciers qui sévit au Congo, cet homme de Dieu a créé l’association « Joie de Vivre » qui gère le foyer d’accueil où les jeunes sont hébergés, nourris et soignés.
Ils reçoivent également un enseignement dans une école catholique du diocèse de Boma, indispensable pour devenir des adultes libres et autonomes.
Grâce à cette oeuvre du père Mbadu, les premiers enfants pris en charge ont désormais intégré des universités. Ils sont bien partis pour entrer dans la vie d’adulte avec un bagage intellectuel de qualité.
Le travail de l’abbé et de l’équipe qui l’entoure porte ses fruits.
Depuis sa création, plus d’une centaine de jeunes Congolais ont bénéficié de l’aide de l’association « Joie de Vivre ».
Comme quoi, la pauvreté, les mauvais traitements et le rejet que subissent les enfants-sorciers ne représentent pas une fatalité.
Avec « Joie de Vivre », ils ont les moyens de s’en sortir, mais malgré ces résultats positifs, l’association est en difficulté.
Les fins de mois sont habituellement dures à passer pour le père Mbadu, et ce malgré le soutien de son évêque. Mais plus grave encore est le vieillissement du bâtiment du foyer où logent les enfants.
Pour rénover totalement le foyer, le père Mbadu a besoin de 6 000 euros.
« Joie de Vivre » est une oeuvre de charité qui porte du fruit.
Elle a prouvé que l’on peut redonner un avenir aux enfants-sorciers de la région de Boma au Congo. Elle s’inscrit totalement dans notre politique d’extension de la charité.