Voici la lettre du père Alban-Marie, paroisse de Sancti Spíritus à Cuba
Chère Madame, cher Monsieur,
Le 17 décembre 2014 demeure pour Cuba une date historique. On a célébré ce jour-là la reprise des relations diplomatiques entre Cuba et les USA.
Ce que beaucoup de personnes ignorent en revanche, c’est que le blocus demeure bel et bien en vigueur et n’a jamais été levé. La situation économique demeure la même et on peut même dire qu’elle se complique de jour en jour.
Être catholique à Cuba n’est pas chose facile.
Aujourd’hui encore, l’Église n’est pas autorisée à acheter des biens immobiliers et n’a pas non plus les moyens de restaurer le petit patrimoine qui lui reste. Bien que tolérée par le gouvernement, elle n’est ni soutenue ni aidée par celui-ci. Faute de lieux pour se réunir, les prêtres sont invités dans des maisons de particuliers pour y célébrer la messe. Trop petites et peu adaptées, ces « casas de culto » sont souvent la seule alternative pour les catholiques.
Dans le diocèse de Santa Clara où je me trouve, nous sommes trente prêtres pour une population d’un million cinq cent mille habitants. Depuis presque huit ans que j’exerce mon ministère à Sancti Spíritus, j’ai pu me rendre compte des besoins matériels et surtout spirituels de la population.
Le siège de ma paroisse se situe dans le centre de l’île, dans la quatrième ville fondée à Cuba, Sancti Spíritus. Mon secteur comprend une église centrale, la plus ancienne de Cuba, ainsi que de nombreux villages qui s’étendent jusqu’à 60 km de la ville. Les besoins d’une paroisse comme Sancti Spíritus sont extrêmement nombreux tandis que les moyens humains, financiers et logistiques sont tout aussi limités.
Ma « mission » la plus urgente en 2017: sauver le toit de l’église principale de ma paroisse.
Un toit pour l’église de Cuba à Cuba, on dit que le toit est l’âme de la maison. Peut-être parce que c’est la partie la plus difficile à entretenir. Constitué de bois de mauvaise qualité ou déjà très ancien et surchargé de tuiles, c’est en tout cas la partie la plus fragile de l’habitation cubaine ! Dans mon secteur paroissial, pas moins de trois églises ont vu leur toit s’effondrer durant ces dernières années. Voilà pourquoi je souhaite aujourd’hui intervenir pour éviter un nouvel accident.
Pour mon église de Sancti Spíritus, la situation devient urgente.
Pour que mes paroissiens continuent à avancer vers le Seigneur, encore faut-il que le toit de l’église ne leur tombe pas sur la tête !
La toiture nécessite d’importantes rénovations pour parer à sa dégradation générale, depuis les tuiles jusqu’aux poutres en passant par les rouleaux goudronnés pare-pluie et des planches complètement pourries. La surface est immense: 940 m2 exactement !
En six ans, j’ai eu le temps de constituer un réseau d’artisans et d’ouvriers compétents et, surtout, de confiance. Je les paie à l’ouvrage et non à l’heure, contrairement à ce qui se fait habituellement à Cuba et qui peut engendrer des abus.
Aujourd’hui tout est prêt pour commencer les travaux. Il ne me manque que les moyens purement financiers.
La situation dans laquelle je me trouve est pressante. Il est de ma seule responsabilité de trouver les moyens d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Cela ne dépend que de votre générosité.
M’aider à réparer le toit de l’église, principal lieu de mon ministère sacerdotal, c’est m’aider dans ma mission de prêtre !
Je vous remercie par avance et vous garde dans mes prières.
Père Alban-Marie du Cosquer
Curé de Sancti Spíritus, Cuba